Une bonne dose de Vitamine C !
Interview réalisée par Hugues Chantepie


CD : « First the town, then the world »
Label : All Styles Editions
Membres :
Greg : guitar / vocals
Titouan : guitar / vocals
Tom : bass / vocals
Jérôme : drums / vocals
Tracklist
01. First The Town, Then The World
02. Behind The Wall
03. Parted Ways
04. Always Rain
05. Down
06. Tomorrow Starts Today
07. These Towns Need Guns
08. Behind The Wall (acoustic)
Pourquoi un tel mode d’expression artistique le Punk Rock ?
Greg : pourquoi ? On a commencé à jouer de la gratte ados, tout simplement car c’était cool. C’est vrai que l’on aurait pu faire du Gipsy King, mais de fil en aiguille on s’est orienté vers le punk rock car ce sont nos premières influences musicales.
C’est familial ?
Non, d’ailleurs je renie totalement les goûts musicaux de mes parents (Rire).
Comment penses-tu que le groupe a évolué humainement depuis votre rencontre (2 ans) ?
Humainement, après des petits changements de line up, on a commencé à tourner en Allemagne, en Belgique, Pays-Bas et avoir mis rapidement en place ces mini-tournées ça nous a aidés à souder le groupe avec une ambiance de fou.
Ton premier contact avec ton instrument ?
À 12 ans j’ai voulu faire de la musique, à la base ce qui m’intéressait c’était le synthé et le seul moyen pour faire de la musique c’était de m’inscrire au conservatoire. Ce n’est pas le truc le plus bandant du monde ! Après une année de solfège obligatoire tu devais choisir un instrument, mais parler de synthé au conservatoire c’est un truc à te faire égorger, donc ce ne pouvait être que piano, « piano-piano ! » (Rires) Le choix a donc été rapide, guitare. J’ai appris la guitare classique, c’était chiant comme la pluie et je me suis donc vite barré. Mais parents m’ont donc inscrit à la MJC de la ville et à ce moment là j’ai trouvé un prof excellent, devenu un ami jusqu’à son décès l’année dernière, mais qui m’a éveillé à la musique rock.
J’ai lu que vous aviez une douzaine de labels partenaires, de différent pays, de cette coproduction ? Expliquez moi ça…
Street Machine Records (France), Don’t Trust The Hype Records (France), Lockjaw Records (UK), Less Talk More Records (Belgique), Morningwood Records (Pays Bas), Melodic Punk Style (Pologne), No Reason Records (Italy), Sirkel Pit Music (Suisse), 59SRS (Russie), Far Channel Records (Japon), Pro Rawk Records (USA) et Realize Records (Corée du Sud).
J’ai fait un gros démarchage sur Facebook pour voir les labels actifs sur certains pays dans notre genre musical. Pour certains labels, j’étais déjà en contact avec eux de part de précédents groupes, certains voyages, je pense notamment aux Japonais, aux Italiens et finalement nombreux ont kiffé notre musique. On a une culture très punk rock, revival, donc la plupart des labels n’ont pas beaucoup de moyens mais nous prennent quelques copies à prix coûtant. Ils vont les diffuser de leur côté et organiser leur promo pour essayer d’asseoir la notoriété du groupe. Nous allons devoir aller tourner dans ces pays, car c’est toujours mieux pour vendre des disques ! Par exemple en Angleterre, nous allons y tourner une semaine en juillet. La coproduction entre les labels marche très bien, c’est ce que j’avais déjà fait sur un précédent groupe pour un Ep. C’est clairement un plus, surtout par rapport à la diffusion, car ce n’est pas sur le volume de ventes que l’on va s’y retrouver ! Mais même si on n’y se retrouve pas forcément face au coût de production, pour un premier album c’est acceptable.
3 voix, comment ça se gère ?
Assez simplement finalement, car on est tous formés aux harmonies vocales suite aux groupes que l’on écoute maîtrisant très bien cette technique. Faut être raisonnable, quand tu en fous partout et que ça ressemble à des polyphonies corses, c’est un peu chiant ! (Rires). Ce qui est rigolo, c’est que Titouan a un timbre de voix plus grave naturellement que le mien et ça se prête bien à faire des chœurs en dessous, mais Tom a un timbre de voix plus aigu à la tierce au-dessus, donc tout cela s’harmonise bien. On a voulu fonctionner comme cela dès le départ comme les groupes dont je suis fan comme Bad Religion qui utilise énormément ces vocaux harmonisés et je trouve que ça met très facilement du relief sur chaque morceau. Ce n’est pas forcément une volonté première mais lorsqu’on a la ligne de chant principale, on se rend compte que l’on peut doubler, tripler pour enrichir.
Comment vous fonctionnez au niveau de la création ?
En général lorsque l’on compose, on arrive avec un morceau assez finalisé à 75 % et on le propose aux autres. Après on décide de faire des arrangements en matière de structure, d’accords et de progression. Lorsque les morceaux sont finalisés instrumentalement, on revient rajouter les chants et les textes.
Finalement pas de dictateur dans le groupe ?
Non, j’ai arrêté d’en être un ! On me l’a reproché dans le passé avec mes autres formations. Mais bon, les réputations de dictateur sont faites par ceux qui ne branlent rien au début. (Rires)
On peut résumer l’album par un son fort et puissant ? Vous avez besoin de cette énergie ?
Le Punk Rock, je baigne dedans depuis l’adolescence. En 94/95, comme tous les ados de l’époque je me suis pris Green Day, Offspring et j’ai adoré l’énergie qui s’en dégageait et la rapidité de certains morceaux. On veut juste nous donner du plaisir et en transmettre au public. L’ADN du groupe reste le live pour y trouver une communion ! On a envie de monter en puissance en matière de show, aller toujours plus loin dans la dépense énergétique, c’est le passage obligé pour un groupe de rock, si tu ne sais pas retourner un public de trente personnes dans un café-concert, ça ne sert à rien d’espérer une salle à 3 000, tu ne t’en sortiras pas mieux. Ce n’est pas la masse du public qui fait un bon concert. Nous n’avons pas de message particulier à transmettre à part du plaisir.
Nouvelle vidéo Bare Teeth’s single « Parted ways » ? Racontez moi le tournage, des anecdotes, comment ça s’est passé ?
On a tourné le clip sur deux jours, première journée tournage des plans du groupe au skate parc de Dunkerque. C’est moi qui ai conçu le scénario, j’ai fait tout le séquencement, prévu toutes les scènes et des acteurs en tête. On a travaillé avec un réalisateur, Bruno Gentil, qui a réalisé des clips pour Black Bomb A. Le deuxième jour, on a tourné dans le quartier proche de chez mes parents, on a donc réquisitionné la maison, les bureaux, etc. les scènes de soirée se sont passées chez le batteur qui habite la même rue et on a vraiment fait les cons, on n’a pas fait une fête pour de faux, on s’est vraiment à moitié soulé la gueule, moi j’ai du rentrer car j’ai des responsabilités familiales ! mais ils ont fini à cinq heures complétement démolis.
Vous avez collaboré avec Trevor Reilly, le guitariste de A Wilhelm Scream (Hard core/Punk Rock américain) ? Vous me racontez la petite histoire ? Et le mastering a été confié à Joe Reilly, le père de Trevor Reilly ?
Déjà A Wilhelm Scream devient un très gros groupe américain pas très loin des grosses têtes d’affiches. On s’est croisé souvent avec Trevor sur des festivals, on s’est toujours dit bonjour depuis une date commune au Batofar avec un de mes anciens groupes. L’année dernière lors d’un show en Belgique, on s’est retrouvés et on a discuté de mon projet et il m’a proposé de participer au mixage, lui-même possédant un studio. L’anecdote très drôle, c’est qu’il nous disait : « si vous voulez travailler avec un mec meilleur que moi pas de soucis » alors qu’il est tout simplement énorme. Le mastering aurait dû se faire au Japon, faute de planning disponible, Trévor nous a proposé son père et franchement on est heureux et satisfaits du résultat. Par contre, tout s’est fait à distance, c’est pour cela que la phase de mix a pris un peu de temps car Trevor tourne régulièrement et il a fallu s’accommoder.
Pour l’écriture des textes d’où vient l’inspiration ?
Jusqu’à présent j’écrivais tous les textes, mais Titouan et Tom s’y sont attelés. Au niveau des thèmes abordés, une chanson comme « First the town, then the world » l’idée c’est de savoir se sortir les doigts du cul et se donner les moyens de suivre ses rêves. « Parted Ways » certaines personnes en rapport à certains moments de leur vie, comme à l’adolescence, perdent des amitiés par rapport aux chemins différents.
On a également des thèmes un peu plus dark avec « Always Rain » ou « Down » traitant plus de la dépression et du suicide. Ce sont des thèmes auxquels j’ai été confrontés à titre personnel par certaines rencontres et personnes tout au long de ma vie. « These Towns need guns » qui parle de violence, puisqu’il y a des gens qui pensent qu’en filant des flingues à tout le monde les choses vont s’arranger. « Behind the wall » qui parle plutôt de la vie de tournée, d’être accueilli chez des gens comme en Europe de l’est où les gens gagnent 250 balles par mois mais t’offrent l’hospitalité comme personne.
Pourquoi le choix de faire un acoustique ?
On l’a rajouté pour montrer que l’on savait aussi faire autre chose ! On n’a jamais tenté un concert en acoustique à plusieurs. Pour proposer un vrai show acoustique il faudrait que l’on travaille spécifiquement, mais pourquoi pas.
Le petit mot de la fin alors.
Venez nous voir en concert, même si vous n’aimez pas la musique venez boire des bières avec nous !
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