« Je galère avec un médiator !”
Interview réalisée par Christophe Favière lors du Grand Paris Sludge à l’Empreinte

Decasia
Album : An Endless Feast For Hyenas
Label : Autoproduit
Sortie : 9 mai 2022
01. Ilion
02. Hrosshveli’s Ode
03. AltoStratus
04. Cloud Sultan
05. Override
06. Skeleton Void
07. Soft Was The Night
08. Laniakea Falls
09. Sunrise
10. Hyenas at the Gates
Line Up
Maxime : chant/guitare
Fabien : basse
Jo : batterie
Premier concert et premier coup de cœur de la première édition du Grand Paris Sludge, les néo-parisiens de Decasia ont acceptés de répondre à quelques questions à leur descente de scène. Rencontre avec trois garçons attachants, mais très énervés sur scène !
Salut les gars, vous vous présentez ?
Maxime : Je suis le guitariste/ chanteur du groupe.
Fabien : moi le bassiste.
Jo : et moi donc, je suis à la batterie.
Comment vous définissez votre musique ?
Maxime : On fait du rock psychédélique un peu énervé !
En chœur : du rock vénère !!!
Maxime : nous avons plein d’influences, comme Motörhead, Grand Funk Railroad, MC5, King Gizzard And The Lizard Wizard, Led Zeppelin…
Et puis ton T-shirt ne trompe pas….
Maxime : oui, il y a aussi du Black Sabbath dans notre son. C’est un de nos troncs commun.
Vous venez d’où ?
Maxime : Nous nous sommes rencontrés à Nantes. Nous étions dans la même école de design. Puis nous avons déménagé à Paris.
Jo : il n’y a que moi qui suis à Évreux, mais ce n’est pas très loin…
Fabien : à l’origine je n’étais pas le bassiste du groupe, c’était Kevin. C’est lui sur le premier EP. Il avait d’autres projets et n’a donc pas suivi les autres.
Jo : Kevin est un ami d’enfance de Maxime. Nous étions en collocation. Fabien passait de temps en temps et jamait un peu avec nous. Comme Kevin est resté sur Nantes, c’est naturellement que Fabien nous a rejoint. Nous avons donc enregistré un deuxième EP, et enfin l’album sorti il y a à peu près un an.
Vous avez annoncé ce soir la dernière date de votre tournée, c’est votre première grosse tournée ? Ça s’est bien passé ?
Jo : En 2018 nous avions fait une tournée de 12 jours, mais uniquement en France avec une ou deux dates en Belgique. Là nous sommes partis jusqu’en Allemagne. France, Belgique, Allemagne, et retour en France. Donc deux semaines full.
Fabien : quatorze concerts en deux semaines !
Et ça va ?
En chœur : Oui !
Fabien : la boucle est bouclée !
Jo : la première semaine était un peu dure. Ensuite on prend le rythme et ça passe. Nous étions avec Djiin qui jouent demain.
Donc en fait vous êtes chauds bouillants là ! Vous avez vraiment envie d’arrêter la tournée ?
Maxime : on est vitesse de croisière, mais il nous faut un peu de repos aussi ! Il y a une semaine je n’avais plus de voix ! Mais les trois/ quatre dernière dates, nous étions vraiment bien.
En Belgique et en Allemagne, le public à bien réagi ?
Jo : Oui, c’était super ! Nous avons joué dans plein d’endroits différents, des café/ concerts, des squats, des grosses SMAC. Nous avons rencontré un nouveau public qui ne nous connaissait pas forcément. Djiin avaient déjà fait deux tournées en Allemagne, ils y ont donc un public, cela nous a pas mal aidé.
Fabien : c’est chouette de rencontrer d’autres personnes et de découvrir des lieux différents. Nous avons toujours eu un gros accueil, parfois il y avait du monde, parfois moins, mais c’était vraiment bien.
J’ai remarqué un détail pendant le concert, vous jouez tous les deux au doigt. Pas de médiator. Pour un bassiste ce n’est pas rare, mais pour un guitariste…
Jo : Je suis le seul à avoir des baguettes (rires) !
Maxime : en fait je galère avec un médiator ! J’ai donc développé ma technique sans. C’est plus organique, je suis vraiment au contact de la corde. Plus jeune j’avais un pote qui faisait du classique, il me montrait des trucs avec les doigts, j’ai donc pris un peu de ça aussi.
Fabien : moi je n’aime pas les médiators ! Je préfère me faire pousser les ongles quitte à les casser. Ça permet de moduler ton jeu entre les grosses attaques et des choses un peu plus rondes.
Sauf que même sur les parties calmes, vous êtes tous au taquet !
Maxime : c’est vrai (rires). Mais il a raison, cela permet de moduler ton jeu avec les cordes, tu peux les attaquer, taper dessus, être plus dans le contraste.
Fabien : c’est plus naturel, au médiator tu n’as pas le choix, tu attaques.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
En chœur : un beau Hellfest !
Jo : on joue le samedi matin. Nous sommes accompagnés par Trempo à Nantes. C’est une structure qui nous suit et propose des résidences. Cela nous permet de nous améliorer pour le son.
Fabien : ils font de l’accompagnement artistique.
Maxime : ils nous ont proposé de jouer au Hellfest le samedi à 10h30 sur la Valley.
Jo : ensuite nous aurons un an d’accompagnement avec cette salle. C’est une espèce d’incubateur artistique. Il y a tous les styles, rap, chanson Française, metal… nous travaillons avec eux sur les nouveaux morceaux. Le but c’est de sortir un EP dans l’année, voir un album en début d’année prochaine. Avoir un beau produit avec de bons morceaux.
Fabien : nous avons commencé à composer avant la tournée, nous en avons testé quelques morceaux en live.
Maxime : c’est cool ce système de Trempo. Ils nous donnent un rythme. Si on prévoit un enregistrement début 2024, ils nous posent une time-line, avec les pré-prod à tel moment, les prises de son ici… Cela nous donne un calendrier et nous permet d’être moins à l’arrache !
Mais cela ne vous met pas un peu la pression ?
Jo : si, mais c’est une bonne pression. C’est une structure intéressante. Nous avions l’habitude de travailler à trois, mais c’est cool d’avoir des intervenants extérieurs, cela permet d’avoir un autre avis. Ils proposent des résidences où d’autres acteurs viennent nous voir. Il y a d’autres artistes, des techniciens, des ingénieurs du son, des scénographes… Du coup on discute sur différents aspects du groupe. Prestation scénique, la composition, appréhender le studio d’enregistrement, toutes ces petites choses que l’on faisait de manière empirique. Cela permet de prendre un peu de recul et de mieux préparer les différents aspects de la vie d’un groupe. C’est un pied dans le « professionnalisme », c’est nouveau pour nous, mais c’est intéressant.
Justement, parlons composition, comment travaillez-vous ?
Maxime : Nous jamons beaucoup. Chacun ramène des riffs et nous jouons dessus. Nous enregistrons tout ce que l’on fait. Ensuite on réécoute, puis nous sélectionnons ce que nous aimons et nous nous nous en servons de fil conducteur pour travailler.
C’est un vrai travail à trois ?
Fabien : exactement. Il y a une part d’initiative personnelle à dire « moi j’aime bien ce passage ». Du coup on bosse dessus. Mais tout part d’un jam.
Jo : toutes les répet’ commencent par un jam. Ensuite, suivant si nous avons des concerts où pas, nous travaillons les morceaux ou nous continuons de jamer. Nous réécoutons dans la semaine, et la répet’ suivante, chacun dit ce qu’il a aimé, un thème, une association guitare/ chant, et on réessaye encore et encore jusqu’à ce que le morceau prenne forme. Lorsque nous sommes satisfaits, on test le morceau en concert pour voir comment on se sent, puis on affine. Cela prend du temps, mais c’est un effort collectif.
Du coup vous pensez à la scène lorsque vous composez ?
Fabien : On pense à nous (rires) !
Jo : nous pensons plus à la place du nouveau morceau dans le set. A quel moment le jouer. Si c’est un titre plus ballade ou plus énervé. Nous expérimentons beaucoup dans des directions différentes pour avoir une palette plus variée de nos influences.
Fabien : nous écoutons tous plein de styles différents, du coup nous ne sommes pas bloqués sur un précisément. Le but est de ne pas créer un set monotone, nous voulons vraiment du contraste et du relief.
Merci les gars, et bon Hellfest alors !
En chœur : Merci à toi !
Votre commentaire