Interview THE T.A.W.S.

« Un peu comme les boss de fin dans les jeux vidéo”


Interview réalisée par Christophe Favière et notre partenaire Eternal Webraradio

The T.A.W.S.
Album :
From Ashes
Label : Season of Mist
Tracklist
01. The Roller-Coaster
02. Maze
03. What Belongs to You
04. Illusion, Once Again
05. No Matter
06. Resurrection
07. Breath
08. Struggle
09. Stuck
10. Mindgame

Line Up
Elodie Jouault (chant)
Benjamin Pubert (guitare)
Victor Poilane (guitare)
Charley Stone (basse)
Sacha Thomazeau (batterie)

Bonjour à vous. Pour commencer, vous allez vous présenter et nous présenter le groupe.
Elodie :
alors moi je suis Élodie, la chanteuse du groupe The T.A.W.S. et je suis également l’attachée de presse, via Aria Promotion la société que j’ai monté en avril 2022.
Ben : et moi, c’est Ben guitariste du groupe, et je m’occupe aussi de tous les montages vidéo, du graphisme et de la composition. Je suis la petite main bonne à tout faire du groupe !

Et d’où venez-vous ?
Ben :
nous sommes entre Niort et la Rochelle. Disons entre Nantes et Bordeaux.

Ouais, disons entre Lille et Marseille, quoi !
Ben :
(Rires) en fait on est à 1h30 de Nantes et 1h30 de Bordeaux.

Comment définissez-vous votre musique ?
Ben :
c’est assez problématique puisque nous n’avons pas tout à fait les mêmes affinités musicales dans le groupe. Je dirais qu’il y a une part de Metal dans ce que l’on fait, mais qui reste à prédominance Rock. Une sorte de Rock Alternatif mélangé avec du Metal.
Elodie : du coup on pourrait dire du Rock énervé.

Pour ma part de ce que j’ai écouté, je trouve que ça sonne très Heavy Metal.
Elodie :
c’est un peu compliqué pour nous de se donner un genre, nous avons plein d’influence différente, ce qui se ressent dans notre son.

Vous avez donc un EP et deux albums, le premier pays date de 2012 et votre dernier album de juillet 2022, comment jugez-vous votre évolution musicale et humaine ?
Elodie :
nous avons changé plusieurs fois de line up, il ne reste que Ben et moi du groupe d’origine.
Ben : en termes d’évolution musicale, la plus grosse marche a été entre les deux albums, nous avons eu beaucoup de remise en question sur le process de création. Nous avons essayé de nous professionnaliser au maximum afin de simplifier notre processus de création, mais nous avons aussi beaucoup travaillé sur le côté prestation scénique. Pour ma part, j’ai commencé la guitare deux ans avant la sortie du premier EP. Alors après sept ans il y a forcément une évolution technique. Pour le deuxième album, nous avons encore forcé les choses et travaillé encore plus pour obtenir un meilleur résultat. Nous avons été un peu plus exigeant. Nous apprenons en permanence pour assimiler et recréer.

Qui compose dans le groupe ?
Ben :
c’est principalement moi. Pour le premier album, je venais avec un riff ou un enchaînement de riff, et on faisait tourner tout ça en répèt’. Au fur et à mesure, on finissait par accoucher d’un morceau. Certains étaient bouclés en 45 minutes et d’autres ont pris des mois. Pour le deuxième album, j’ai travaillé tout seul avec mon ordinateur et ensuite on faisait des grosses sessions d’arrangement. Mais cela n’empêche pas le morceau d’évoluer, et parfois il nous arrive même d’abandonner certains riffs ou certaines idées. Cette méthode nous a permis d’être moins instinctif et de réfléchir un peu plus les morceaux, de travailler un peu plus les arrangements qui auparavant était fait en direct. Cela permet d’arriver à un travail plus abouti.
Elodie : pour ma part je fais toujours mes lignes de chant et j’écris mes paroles. Même si nous avons coécrit deux morceaux avec Ben. En revanche, je demande toujours aux garçons de quoi ils veulent que les chansons parlent, cela me donne des idées pour parler de choses auxquelles je n’aurais pas forcément pensé. Comme le morceau Struggle qui aborde le sujet de la maltraitance animale et humaine qui tenait particulièrement à cœur à Ben.
Ben : je voudrais ajouter une petite chose concernant l’évolution humaine du groupe, lorsque nous avons joué au festival Rise And Fall, trois de nos anciens musiciens étaient présents et nous avons pus les faire monter sur scène avec nous. Ce groupe est une vraie famille, et même s’ils ne font plus partie du groupe, ils continuent à nous suivre et à demander des nouvelles. Ils écoutent les morceaux en avant-première et donnent leurs avis. Personne n’a quitté le groupe en mauvais termes. Pour preuve, nous essayons toujours de nous faire une soirée de Noël entre nous avec cadeaux et tout le toutim. Passer du temps ensemble en dehors de la musique, est quelque chose d’important pour nous.

Du coup vous vous connaissez depuis longtemps
Ben :
à la base j’avais monté le groupe avec Alex, notre premier batteur, et en tant que fans de Paramore, nous voulions une voix féminine. Les auditions n’ont pas été très concluantes, et c’est par le bouche-à-oreille que nous avons rencontré Élodie, il y a 12 ans.

Quelles sont tes principales influences ?
Ben :
je suis un grand fan de Metal Core. Je défendrai jusqu’à la mort August Burns Red (rires). Je fonctionne beaucoup à la tarte dans la tête et il y a vraiment deux groupes qui m’ont fait ça. C’est August Burns Red et Architects, même si au début je n’aimais pas beaucoup, Élodie qui m’a offert un album, et ils avaient vraiment évolué. L’autre groupe qui m’a mis un gros coup de tatane dans la tronche c’est Born Of Osiris. Ensuite forcément il y a aussi le passé. Des groupes comme Sum 41, Blink et plus récemment A Day To Remember qui ont l’air de vouloir revenir dans ce qu’ils faisaient de mieux. En fait c’est un mélange de tout ça. Mais en fait il n’y a pas de secret, je me mets derrière mon ordinateur avec ma guitare, je joue encore et encore jusqu’à trouver un truc qui me plaît puis on le fait tourner et on essaye de le développer derrière.

Et toi, Élodie, d’où vient ton inspiration ?
Elodie :
pour les textes sur cet album j’ai un peu plus parler de moi et de mon vécu, de mon enfance, des choix que j’ai dû faire sans penser aux conséquences. C’est axé essentiellement sur l’humain pour qu’un maximum de gens puissent s’identifier à mes textes.

C’est important pour toi que les gens puissent s’identifier à tes chansons ?
Elodie :
oui, je suis quelqu’un rempli d’espoir et j’essaye de transmettre ça aux gens ? C’est cet espoir qui m’a fait avancer et qui fait que j’en suis là où j’en suis. J’essaye donc de transmettre ce message aux gens : « Tenez bon, peut-être que ça ne va pas aujourd’hui mais demain ça ira mieux ». C’est très important pour moi.



Ce n’est pas un peu antagoniste ? En règle générale, le Metal est une musique plutôt sombre qui décrit les travers de la société et pas forcément de manière positive.
Elodie :
oui mais moi je viens du rock. Pas du métal. Mes références musicales à moi, sont plus les Red Hot, Muse et Coldplay à leurs débuts. J’ai plus de mal à m’identifier à l’univers Metal.
Ben : Quand je te disais qu’au niveau des influences, c’était un peu le bordel, je n’ai pas menti ! (rires)

En même temps, ça permet de ne pas s’enfermer dans un carcan et d’ouvrir le champ des possibles.
Ben :
c’est pour ça aussi que nous communiquons beaucoup afin que chacun puisse se retrouver dans le groupe. Même si je compose et Elo écrit les paroles, il faut que les autres s’y retrouvent aussi. Ce ne sont pas juste des musiciens interprétant nos chansons. Nous avons toujours fonctionné comme ça. Et c’est de cette pluralité que nous arrivons à tirer notre son et nos morceaux. Par exemple sur le premier album la voix d’Élodie, à adoucit certains morceaux qui étaient clairement Metal Core.

Pourquoi l’anglais
Elodie :
Parce que ça sonne mieux avec le style de musique que l’on fait tout simplement. Nous n’avons jamais essayé le français pour voir ce que ça donnait.
Ben : Je n’ai jamais été fan du métal en français. Nous avons une très belle langue, mais qui manque de consonance un peu agressive que l’on peut avoir dans les langues germaniques comme l’anglais ou l’allemand.

Quand tu composes, penses-tu à la scène ?
Ben :
clairement, oui. J’ai deux critères pour garder un riff, le premier, c’est déjà qu’il me plaise et le deuxième c’est : « Est-ce que j’aimerais le jouer sur scène ? ». Sur le premier album il y a quelques morceaux que je trouve chiants à jouer, sur le second même si j’ai des préférences, j’adore tous les jouer sur scène. Quand tu montes sur scène, c’est aussi pour prendre ton pied, si c’est pour jouer des morceaux qui ne te plaisent qu’à moitié…

Je pensais plus au côté technique. En studio, c’est facile de rajouter des pistes de guitare, mais arriver sur scène…
Ben :
oui, je comprends. Ça me fait penser à Papa Roach qui sur scène ont un sample de riff de troisième guitare. Nous nous restons vraiment sur la base de nos instruments de guitare basse batterie. Cela ne nous empêche pas d’utiliser des sanples sur certains morceaux. Mais ce qu’il y a sur l’album, c’est ce qu’il y a sur scène.

Revenons au Line Up. Celui-ci est maintenant stabilisé ?
Elodie :
nous avons eu des changements de Line Up entre le premier EP et le premier album puis entre le premier et le deuxième. Le dernier en date c’est notre batteur. Nos deux batteurs nous ont quitté pour des raisons personnelles. Nous avons donc recruté Sacha début septembre. Il est un très jeune, 16 ans ! Mais il a déjà 10 ans de batterie derrière lui. Il en veut et ça se voit. Il a appris les morceaux en même pas une semaine ! Le 23 octobre 2022, c’était sa première date avec un groupe et il a largement fait le job. Avant de monter sur scène, il nous a dit « merci beaucoup vous réaliser mon rêve ». Pour nous, c’était vraiment la meilleure chose qu’il pouvait nous dire.

Question bête, The T.A.W.S, ça veut dire quoi ?
Ben :
c’est une référence à Don Quichotte de Cervantès, c’est l’acronyme en anglais de « Voyage à travers le pays des moulins à vent » soit « Travel Across The Windmills State ». Élodie avait émis l’idée d’avoir un nom sous forme d’acronyme.

Et pourquoi cette référence à Don Quichotte
Ben :
par rapport à ce qu’on vivait à l’époque, devoir se battre contre des moulins à vent, dans la musique comme dans notre vie privée.

Et depuis vous avez abattu quelques moulins ?
Ben :
En 12 ans, oui ! Que ce soit individuellement ou collectivement avec le groupe. Même si ça fait très langue de bois d’entraîneur de foot. Mais il en reste encore un paquet à abattre, un peu comme les boss de fin dans les jeux vidéo, c’est les plus compliqué mais on n’y travail.

Les réseaux sociaux c’est important pour vous
Ben :
alors oui, mais c’est un métier ! Donc oui, il faut, mais je n’y pense pas. À la base ça devait être mon boulot, mais finalement c’est Élodie qui l’a récupéré j’ai vraiment du mal à me mettre dedans et même si c’est essentiel actuellement, on est vraiment des quiches à ce niveau-là. Et puis c’est très chronophage et les journées de 24 heures c’est un peu court.

Après les concerts vous rencontrer les fans ? Vous prenez en compte les critiques des gens qu’elle soit positive ou négative ?
Ben :
oui, par exemple au Rise and Fall, nous avons eu des retours par rapport à notre son, et du coup à la répète suivante, nous avons retravaillé notre son et nous avons racheté du matériel en conséquence. Pour ce qui est des morceaux et des gens qui nous disent, moi j’aurais plus fait comme si ou comme ça, nous considérons que nous avons déjà fait le travail en amont, et puis de toute façon c’est enregistré, donc c’est plié. Maintenant j’écoute les remarques et j’essaye d’en tenir compte pour la suite.

On va passer à la question qui fâche. Deux albums en cinq ans…
Ben :
(Rires) J’irais même plus loin cinq ans entre le premier EP et le premier album et cinq ans entre le premier album et le deuxième ! Plus sérieusement, pour le premier album, c’était notre façon de travailler qui était nul à chier et cela nous a pris beaucoup trop de temps pour finaliser. Pour le deuxième album, il y a aussi eu cette petite maladie, donc je ne sais pas si tu as entendu parler, un certain Covid.
C’est un peu l’excuse en ce moment !
Ben :
Non, sérieusement ! L’enregistrement au studio de Fabien Guilloteau, à la Roche-sur-Yon a été repoussée trois fois. On a été un peu poissard sur ce coup-là, mais c’était un peu un mal pour un bien puisque cela nous a permis de faire tout le travail d’arrangement en amont. Nous travaillons dur en ce moment pour que le numéro trois ne sorte pas en 2027 !

Une petite anecdote de studio ?
Ben :
Une erreur de manip’ sur les prises de basse. Entre le premier morceau et les autres, les réglages du compresseur ont été modifié et ce n’est qu’après avoir tout enregistré que l’on s’en est aperçu. Il a donc fallu refaire toutes les prises de basse.

Une anecdote de scène ?
Elodie :
Notre tournée en Russie ! On fait notre première date à Moscou et le chauffeur nous annonce que nous avons 13 heures de route pour nous rendre au prochain concert. Là on arrive sur place et on nous annonce que l’on ne va pas pouvoir jouer car il n’y a pas de batterie, pas d’ampli. Bref il n’y avait rien sur place. Les organisateurs étaient désolés. Nous sommes tout de même allés boire un verre et finalement on est reparti a pas d’heure avec je ne sais pas combien de tournées offertes. Mais ils étaient tellement heureux de pouvoir seulement échanger avec nous.
Ben : Y’a même des mecs du public qui était prêt à aller chercher leurs batteries et leurs amplis pour que l’on puisse jouer. Mais bon, on avait déjà au moins deux bouteilles d’avance ! Nous avons passé une super soirée, mais le lendemain a été un peu plus compliqué. Heureusement, il y avait 13 heures de route entre chaque date, on avait le temps de cuver ! En fait on a presque une anecdote par date tellement c’est un pays hors du temps. La troisième date était dans un pub avec une entrée comme une bouche de métro. La salle était en sous-sol, on sort pour fumer une clope et là, trois mecs nous accostent. Il y en avait un qui était lépreux, mais vraiment, avec les bouts de chaire qui pendent ! L’autre a sorti un flingue en plein milieu de la route et le troisième n’arrêtait pas d’aller voir Élodie, en voulant sortir son service trois-pièces. C’était à Samara. Qui est, je crois, la cinquième ville de Russie. Surréaliste !

Le petit mot de la fin
Ben :
On espère que l’interview vous aura plu et on espère vous retrouver sur scène même si ce n’est pas simple en ce moment. On voit un peu de mieux mais ce n’est pas encore ça.
Elodie : En tout cas nous on a hâte d’être sur scène et de défendre cet album et de pouvoir vous rencontrer.
Ben : C’est ça. La musique ce n’est qu’un prétexte pour partager. Même s’il y a le côté égoïste de se faire plaisir, c’est aussi de partager ce plaisir avec le public. Et surtout la petite bière d’après le concert avec les gens.

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