“ Super Heroes ! ”
Le personnage de Rorschach m’accueille sans masque ni costume, comment être sûr que j’ai à faire à la bonne personne ? Mais l’homme de théâtre me rassure en allant au bout des choses, sans concessions, fidèle à ses idées et adepte du libre-échange. Le défi est relevé, la vie l’a porté et amené à 6:33 et à l’album « Deadly scenes », prémice d’un apogée à venir avec la volonté de créer et d’envoyer chier les codes. Rorschach (Flow) le chanteur comédien a trouvé sa place et son blaze. L’esthétique de scène c’est vraiment leur came, 6:33 une belle bande de sales gosses !
Interview réalisée par Hugues Chantepie


Genre : Strange Music
Ville d’origine : Paris
Album : Deadly scenes
Label : Kaotoxin records
Date de sortie : 12 Janvier 2015
Tracklist :
01. Hellalujah
02. Ego Fandango
03. The Walking Fed
04. I’m A Nerd
05. Modus Operandi
06. Black Widow
07. Last Bullet For A Gold rattle
08. Lazy Boy
09. Deadly Scenes
Pouvez-vous nous briefer rapidement sur l’histoire de la formation et quel a été l’élément déclencheur qui vous a donné envie de vous lancer dans l’univers du Strange Music ?
Écoute, on nous a nommés comme cela, c’est difficile de mettre une étiquette sur 6:33 et on n’aime pas trop ça. 6:33 c’est cinq gars, pas de batterie, des masques, du fun, du second degré, des musiques assez riches, complexes mais pas trop compliquées, du moins j’espère, sans limites et sans concessions.
Comment définissez-vous l’esprit et la démarche de votre musique en quelques mots ?
En ce qui concerne la création, aucune limite mais ce n’est pas un vecteur essentiel au groupe. Au niveau de la composition des lignes de chant, c’est Niko (Guitars) et moi j’écris les paroles. Howahkan (Keys & Machines) travaille énormément en amont avec Niko et s’occupe des samples, des batteries, des arrangements… et de l’enregistrement qu’il mixe de chez lui. On travaille tous les trois sur la composition de l’album en parfaite osmose.
Pouvez-vous nous décrire l’esprit théâtral et grand-guignolesque que nous inspirent vos performances scéniques décalées ?
Ça va avec la musique, il y a un côté cinématographique et un aspect théâtral tout à fait logique. Moi je viens du théâtre, je considère être un chanteur comédien plutôt qu’un chanteur musicien ; les jeux, l’esthétique de scène c’est vraiment ma came. J’avais envie de jouer le jeu de la musique sur scène, d’enfiler ces masques, ces costumes, cette peau différente afin d’entrer dans un personnage, un peu dans l’esprit du théâtre antique grec où l’on portait déjà des masques, le théâtre kabuki… les morceaux s’y prêtent, tout simplement. Pour ce qui est du cinéma, on s’identifie plutôt à l’univers de Tim Burton, je pense à « Beetlejuice », à une sorte d’exagération. On ressent les choses comme cela et on les exprime de cette façon. J’adore le cinéma, j’aimerais en faire beaucoup plus, mais je n’ai pas les contacts ni le temps.
Tu continues le théâtre en parallèle ?
Non, je ne fais plus de théâtre. Cela a été une période courte dans ma vie jusqu’à mes seize piges, j’ai continué un peu ensuite et tourné au cinéma. Mais finalement j’ai retrouvé avec la musique ce qui me faisait vibrer dans le théâtre. L’exercice que je fais avec 6:33 est identique au théâtre mais tu te crées, tu diriges seul ta musique. J’aimais le fait d’avoir une troupe avec moi, tout ce qui me plaisait dans le théâtre je l’ai retrouvé avec la musique et la scène en puissance dix. Finalement le théâtre ne me manque pas du tout.
Tu t’investis sur les clips, la mise en scène…?
Non, je pars du principe que je vais essayer de faire les choses que je fais bien et m’entourer des personnes qui font bien ce que je ne sais pas faire. Pour réaliser le dernier clip, on avait l’idée de base, la trame. On est allé chercher le réalisateur Rusty Matalou, on lui donne notre avis mais c’est son travail de s’exprimer pleinement sans être emmerdé. Bien sûr, on fait quelques remarques quand il y a lieu d’en faire mais on préfère le laisser diriger seul. Pour le jeu d’acteur, il se trouve que la personne qui joue la mère est une vraie comédienne, c’est sa fille qui joue la petite-fille, elle l’a drivée elle-même. Moi j’ai aidé à mon niveau en apportant ce que je pouvais à l’édifice. J’ai davantage conseillé mes acolytes de 6:33 pour se familiariser et jouer devant la caméra, pour qu’ils se sentent plus à l’aise, plutôt que de venir emmerder le réalisateur sur sa vision du clip. Mais franchement, il y avait surtout un libre-échange des idées.
En vous écoutant, on retrouve une certaine ressemblance avec le groupe Mr Bungle (de Mike Patton, également chanteur de Faith No More), des changements de rythme brutaux, une diversité de style et d’ambiance sur un même titre. Pourquoi cette similitude ?
En fait, Mr Bungle (rock avant-gardiste), soit Mike Patton, c’est un personnage qui fait partie de nos influences. Dans les années 90, il a été tellement prolifique ! Quand j’avais 14 ans, j’ai découvert Faith No More et ma façon de voir et sentir la musique a évolué. Mais ce n’est qu’une des influences de 6:33, il y a aussi Devin Townsend (Ndlr : musicien multi-instrumentiste canadien). On nous identifie souvent à ces deux artistes mais il n’y a pas qu’eux, il y a aussi Pink Floyd, Ennio Morricone… Mais Mr Bungle est un des rares projets qui allaient piocher partout comme on le fait, avec ce recul, ce second degré et cette dérision. Ce sont les autres qui ont besoin de trouver une assimilation, pas nous. Je garde toujours en tête ce speech que j’ai eu avec Victor Wooten, un grand bassiste américain de fusion, qui racontait que lorsqu’il jouait on le comparait à Jaco Pastorius (bassiste de jazz et jazz-rock) ou Marcus Miller (bassiste de jazz fusion). Il avait répondu : « Oui putain, c’est ce qui a fait que j’ai joué de cet instrument, mais je pense avoir digéré tout cela pour en faire du Victor Wooten ». Je pense la même chose de 6:33.
Comment fais-tu pour alterner les différents types de chant ? C’est difficile de gérer cette alternance ?
Je me suis essayé à différents styles de musiques et de chants, je suis intermittent du spectacle et j’ai un groupe de reprises depuis plus de dix ans. Depuis que j’ai 15 ans, j’ai monté de nombreux groupes, j’ai chanté du Gary Moore autant que du Téléphone, du reggae autant que du hardcore, donc tous ces trucs-là font que je m’amuse avec ma voix aujourd’hui. Pour moi, le chant c’est l’instrument parfait et je trouve réducteur de se limiter à une couleur de voix (ce n’est pas une critique vis-à-vis de plein de styles de musiques), mais j’aime nuancer et puis de toute façon je ne saurais pas gueuler tout au long d’un morceau, je n’ai pas forcément le grain. Je fais avec ce que j’ai.
Comment prépares-tu ta voix ?
Je la travaille presque tous les jours, on est en concert régulièrement, mais je ne la bosse pas tout seul dans ma chambre. Travailler les gammes, c’est ce qui me manquerait peut-être aujourd’hui, rebosser l’oreille que tu perds au fur et à mesure. Dans la composition, lorsque l’on a enregistré, il y avait parfois des notes que je galérais un peu à retrouver. Je donne aussi des cours de chant, ce qui m’oblige à être au niveau. Je travaille également sur Méribel, où il y a une grosse boîte de nuit en plein air sur une piste de ski qui s’appelle « La folie douce » et je suis leur nouveau chanteur. Un truc qui n’a rien à voir avec 6:33, une sorte de hip-hop sur des rythmes techno… donc je n’arrête pas. Je prends du plaisir à le faire, comment tu veux que je dise « ça m’emmerde », ça reste de la musique, c’est un exercice de style et je fais cela avec des potes. Mais parfois, je ne parle pas pendant deux jours parce qu’il faut que je récupère mon instrument !
Peux-tu nous faire une petite explication de texte de votre thème récurrent sur « Deadly scenes » ? Faut-il ou pas succomber à la tentation, ce ne peut pas être qu’une histoire de libre-arbitre ?
Le concept album traite des sept péchés capitaux, avec un prologue qui est le premier morceau. On a appelé les titres « acte », on l’a vraiment écrit et conçu comme une pièce de théâtre, comme une comédie musicale au sens littéral du terme. Dons un prologue avec « Hallelujah » et un épilogue avec « Deadly scenes », ce pavé de 13 minutes, et au milieu sept titres qui parlent à leur tour d’un péché mettant en scène un protagoniste.
En suivant les traces d’une musique non formatée, incluant de nombreux styles musicaux, vous n’avez pas peur de rester trop marginal et de susciter un sentiment d’incompréhension ?
Non, si tu commences à pondre une musique pour qu’elle soit compréhensible par les autres, ce n’est pas bon, il faut d’abord la faire pour soi et si elle est comprise par les autres tant mieux. Quand j’avais 15 ans, j’imaginais que je serais une superstar et je me suis rendu compte que la musique que j’aimais ne ramenait pas le plus de thunes. Cependant, je fais toujours des choses qui sont très loin de 6:33 mais on ne se pose pas la question.
Musicalement, vous avez eu des défis particuliers à relever avec ce nouvel album ?
Le défi est relevé : on a réalisé cet album ! Depuis deux jours il ne nous appartient plus. Pour moi, le défi a été de passer derrière Arno Strubl, mais je ne me suis pas imposé cet enjeu, j’ai fait ce que je pouvais. La seule envie que l’on ait c’est d’être compris, mais si on ne l’est pas ce n’est pas grave car on est tous heureux d’avoir réalisé cet album.
Où voulez-vous emmener réellement votre public ?
C’est comme un réalisateur qui a une super idée et qui espère qu’il y a des gens qui vont aller voir son film.
Pourquoi avoir choisi l’anglais ?
J’aime beaucoup le français, et j’y suis très attaché, mais ça ne collait pas avec le style. Pour moi, l’anglais c’est une langue à chanter qui offre plus de possibilités. La couleur de la langue française se prête moins à la folie que l’on a besoin pour 6:33 et puis on désire être international. C’est la langue la plus chantante, la plus dansante, ça colle !
Comment vivez-vous au quotidien, votre univers de travail ressemble-t-il vraiment à un gros bordel ?
Non, pas tant que ça, mais quand je vois comment Niko pond de tels morceaux, je me dis qu’il est tourmenté ! On vit tous bien avec nous-mêmes, on accepte bien toutes ces voix, ces démons qui nous parlent. Je ne pense pas être différent des gens ni avoir des problèmes plus tordus que les autres, mais la musique nous aide à les vivre mieux. On est une vraie bande, ça ne fait que trois ans que je suis avec eux mais il s’est passé quelque chose, on était fait pour se rencontrer.
Et toi, comment es-tu arrivé au sein de 6:33 ?
De manière improbable : j’avais un groupe à l’époque qui me plaisait beaucoup mais à qui il manquait beaucoup de choses pour y arriver – j’en avais conscience mais eux pas –, j’étais en pleine restructuration psychologique et je me demandais si j’allais continuer à monter des groupes car il y a toujours des problèmes, des tensions, un truc. J’ai monté dix, quinze projets qui se sont toujours cassé la gueule pour une raison ou une autre et j’avais perdu la foi. Je me balade sur internet, ce que je ne fais pratiquement jamais, et vois cette annonce : « 6:33 cherche son nouveau Mike Patton » et je m’arrête là-dessus. Je me dis alors : « Ou c’est un groupe de gamins, mais ça m’étonnerait, ou ce sont des gars qui veulent un mec qui aille chercher loin ». J’ai écouté et je suis tombé amoureux. Tu vois, c’est le moment où tu vas sur internet par dépit et tu te dis : « non ce n’est pas possible ». J’appelle, on se rencontre et il s’est passé un truc. J’y réfléchis beaucoup en ce moment, je vais avoir 36 ans demain, ça fait vingt ans que je fais de la musique et j’ai l’impression que toute cette route m’a conduit là. C’est difficile de faire ce métier, d’avoir lutté, de continuer, je peux dire aujourd’hui que je ne regrette rien car la vie m’a amené à 6:33 et à l’album.
Parles-nous de ton audition…
Je suis arrivé le premier jour, j’avais trois morceaux à bosser, je les rencontre et l’ancien keyboardiste est arrivé une demi-heure en retard parce qu’il s’était chié dessus. Il me dit : « Je suis sorti du boulot, j’ai été obligé de repasser chez moi pour me changer, j’ai fait un pet foireux, je me suis chié dessus. Salut au fait, enchanté ». Ça commence bien ! On a donc fait les morceaux, je n’avais pas du tout la même voix que le précédent chanteur mais on s’est compris, on a kiffé tout de suite. On a fait ensuite une deuxième audition de travail en studio où j’ai bossé sur un autre morceau et on s’est entendu immédiatement. Voilà. L’anecdote était surtout de voir Damien raconter ce truc-là alors que l’on ne s‘était jamais vu, ils ont l’air assez con on va bien se marrer. Ç’a été l’audition la plus facile alors que c’est le groupe le plus complexe de ma vie, en résumé ça collait.
Qu’est-ce que le « rock » aujourd’hui pour toi ? Pourquoi avoir choisi ce mode d’expression ?
C’est compliqué de répondre à cela. Le rock que j’aime en France se résume à peu de groupes, je n’en citerai qu’un seul parce que ce sont des potes et que je suis heureux de leur réussite, c’est les Shaka Ponk, mais c’est une formation un peu particulière avec beaucoup de machines. Le rock c’est un état d’esprit, être rock’n’roll dans la façon de composer sa musique, dans sa façon de vivre… C’est un esprit qui me plaît, tout est du rock, tout ce qui a une bonne guitare devient rock, les étiquettes m’emmerdent. C’est vrai qu’a l’époque c’était plus facile de cibler le rock’n’roll, tu avais Jimi Hendrix, Led Zeppelin, AC/DC… Le metal, il y a trop d’étiquettes, trop de sous-genres… J’ai toujours été un fan de fusion, le mélange des genres avec des groupes tels que Fishbones, Incubus, Rage against the machine, Korn… et puis dans les années 90 (j’avais 15 ans) avec No Doubt qui intégrait du reggae, ça donnait un mélange punchy et en même temps il y avait du gros rock s’il fallait. Le rock, c’est une volonté de créer et d’envoyer chier les codes et je suis pile dedans avec 6:33.
Tu es musicien ?
Je ne suis pas musicien, je suis chanteur, comédien, je ne sais jouer d’aucun instrument, juste un peu gratouiller.
Un souvenir ou un concert véritablement fort ? Une anecdote qui vous a vraiment marqué, positivement ou négativement ?
Un truc rigolo, eh bien tu l’as vu l’autre jour par exemple (au Gibus Café), quand j’ai fait tomber mon pied de micro avec mon multi-effets. Ils m’ont déjà pondu une chanson par rapport a cela, un morceau de la Compagnie Créole où ils chantent toutes les conneries que je peux faire. Ça gesticule tellement que j’ai déjà désaccordé la guitare deux, trois fois, je me suis pris le manche de la basse, etc. Je me souviens qu’à l’Emb, en janvier 2013, j’ai fait tomber l’ordinateur, je pensais que tout était fini car tous les samples sortent de celui-ci. Je pensais avoir ruiné le concert. Rien n’a bougé, j’ai repris le micro. De plus, on a les masques : je pleurais physiquement et je regardais Manu avec son masque, on ne voyait pas nos expressions mais on savait, on imaginait !
Plutôt gaffeur ?
Non, pas gaffeur, je suis très entier, mon corps bouge. Au Gibus, je n’avais pas beaucoup de place, je me suis dit : « Je vais pas beaucoup bouger » mais comme tu as vu, il a suffi d’un petit coup de coude et le truc s’est pété la gueule. Ça faisait quelque temps que je n’avais rien fait tomber et on en avait parlé juste avant. Je leur ai dit : « Eh les gars, lâchez-moi avec cet ordinateur, ça fait deux ans que je n’ai rien fait tomber ! »
Parles-nous des masques…
J’ai une passion pour les masques (j’en ai tatoués sur le bras, dans le dos) qui vient de mon intérêt pour les civilisations primitives, du théâtre également. Quand Niko m’a dit : « On porte un masque dans le groupe, il faut que tu te trouves un blaze », je me suis dit c’est parfait. Je l’ai trouvé, d’ailleurs j’en ai un nouveau, le personnage de Rorschach. Déjà, j’aimais le personnage dans « Watchmen », un personnage qui va au bout des choses sans concessions, à en mourir tellement il est fidèle à ses idées. Quand je pars pour un concert, je suis comme Bruce Wayne qui ouvre son placard et prend son costume de Batman : j’ai mon masque, mon costume, le super héros qui va bosser. Lorsque l’on revêt notre costume, un autre personnage monte sur scène, il fait partie de nous et tu te permets tellement plus de choses avec un masque. Moi qui ne suis pas inhibé au départ, là ça me permet d’être encore pire. Quand tu n’as plus les mimiques du visage pour t’exprimer, il ne reste plus que le corps. Maintenant, on retire le masque à la fin du concert et on salue, le personnage disparaît, on n’en a plus besoin.
Existe-t-il d’autres cultures musicales ou artistiques que vous souhaiteriez inclure dans votre démarche ?
J’aimerais avoir des artistes de street art, l’exécution d’une fresque pendant que l’on est en train de jouer, partager avec des gens qui appartiennent à la scène underground, on aimerait de vraies danseuses burlesques qui pourraient jouer le jeu avec nous. Développer tout cet univers-là, cet environnement. Mais il va falloir plus de place, déjà que je casse tout avec mes quatre potes !
Vous êtes présent sur Facebook, ce contact avec vos fans via les réseaux sociaux est-il important ? Est-ce un choix délibéré ou quelque chose de tout à fait naturel pour vous ?
C’est très important, c’est un outil, je ne raconte pas ma vie sur Facebook à part une ou deux conneries mais c’est le meilleur moyen de diffusion, aujourd’hui, avec le reste du monde. J’adore la presse écrite mais il y a de moins en moins de gens qui lisent et on est obligé de vivre avec notre temps. Et puis j’aime descendre, jouer et avoir une interaction avec le public et Facebook nous permet de prolonger ce lien. J’ai des amis qui sont au bout du monde, comment veux-tu que je les contacte si ce n’est par Facebook ou internet ?
Vous avez de nombreux tatouages ? Parlez-nous de votre démarche face au choix de se faire piquer ?
Avant de décider de faire vraiment de la musique dans ma vie, j’ai fait du tatouage, je m’y suis un peu intéressé. J’ai baigné un peu dedans petit car j’avais un cousin qui était tatoueur. Pour moi, c’est l’art graphique ultime et j’ai une préférence pour le tatouage primitif. Comme tu vois, j’ai un bras tout noir, un souhait depuis mes 18 ans. Il est vrai qu’avec le personnage de Rorschach j’y ai mis quelques taches. Et de l’autre côté c’est beaucoup de masques, tibétains, balinais, japonais. Je me suis intéressé à la civilisation, à la culture primitive, aux pratiques rituelles et le masque revient toujours. C’est toujours d’actualité philosophiquement parlant, tout le monde porte un masque. Intégrer un personnage qui n’est pas soi, ça m’intéresse beaucoup. Et puis c’est fun, on est toujours des sales gosses !
Pour finir, un petit mot sur la suite de 6:33 ?
Pour l’instant on va rester en France. Il y a un artiste d’origine scandinave qui vit à Londres, il s’appelle Fgikra, je l’ai découvert récemment, je l’ai adoré, on a pris contact. Il a quelques dates en France et il nous a proposé de tourner avec lui. On veut monter sur scène au maximum, faire vivre l’album et le groupe sur scène, on continue d’écrire mais on est parti au moins pour deux ans. On a des idées et de l’envie, tout se fait avec les rencontres.
Et peut-être un message d’optimisme pour 2015 ?
Tu peux n’être qu’optimiste ou t’arrêtes de vivre. J’ai lu un truc l’autre jour : « J’ai un problème avec le genre humain mais ça m’empêche pas d’aimer les gens ». Aimez-vous, bordel de merde ! C’est dans un moment difficile que les gens se découvrent un amour les uns pour les autres. L’optimisme ? Achetez 6:33, venez nous voir en concert, on va se marrer ensemble !
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