22 mars 2023 – Le Rocher De Palmer – Cenon
• Texte et photos © Thierry Bouriat
Merci à Romain Richez de l’Agence Singularités pour l’accréditation.
10 ans !
Affiche exceptionnelle, éclectique et explosive le 22 mars dernier au Rocher de Palmer qui accueillait pas moins de 4 groupes avec Hangman’s Chair, Der Weg Einer Freiheit, Amenra et Igorrr, l’inclassable projet de Gautier Serre en tête d’affiche.
La salle du Rocher de Palmer était presque comble pour ce « Distorsion Tour » qui propulse Igorrr dans une tournée de 30 concerts en Europe dont 6 dates en France durant les mois de mars et d’avril 2023.
Igorrr enchainera sur quelques festivals cet été avant de filer aux States pour une tournée en septembre et octobre prochains.
C’est à Hangman’s Chair que revient la tâche d’ouvrir les hostilités.
On sent monter l’impatience, l’excitation du public compact, massé devant la scène qui est prêt à enchainer près de 4 heures de concert.
Je ne connaissais que trop peu ce groupe de Sludge/Stoner Metal/Doom (mais avec des teintes de goth et de cold wave) fondé en 2005 et originaire de la région parisienne.
Ma première écoute de Hangman’s Chair est très récente. Je la dois au Motocultor et à l’Official Aftermovie 2022 du festival (réalisé par Mathieu Ezan) qui s’appuie sur le titre « An Ode To Breakdown » pour accompagner les sublimes images de cette 13ème édition.
Jetez un œil et une oreille ici : https://youtu.be/bLCorPcPMd0
C’est d’ailleurs avec ce même morceau écrit par Mehdi, batteur du groupe, que débute le set d’Hangman’s Chair dans la pénombre la plus parfaite.
Nos 4 franciliens (Julien guitare, Clément basse, Cédric chant guitare, Medhi batterie) joueront 6 morceaux : les 4 premiers titres du dernier album « A Loner » (le sixième) paru en février 2022 chez Nuclear Blast, pour terminer par « Sleep » et « Juice Naive » de l’album « Banlieue triste » sorti en 2018.
Le son est bon, et le restera toute la soirée. Le quatuor nous offre une prestation ultra propre. L’ambiance est sombre et envoutante sublimée par des lights minimalistes et par l’union fusionnelle d’arpèges mélodiques avec reverb et de riff lourds et puissants, la basse omniprésente de Clément et un son de caisse claire qui claque…
Le chant très aérien/éthéré de Cédric tout en subtilité et sensibilité apporte encore plus de mélancolie à l’univers « Hangman’s Chair », les mélodies sont belles et accrocheuses.
On ressent une vraie alchimie entre les membres du groupe. Mais le temps passe bien trop vite, dommage que le set n’ait duré qu’une trentaine de minutes. A vite revoir sur scène !!!
https://www.facebook.com/hangmanschair
https://hangmanschair.bfan.link/
















Setlist : An Ode To Breakdown – Cold & Distant – Who Wants To Die Old – Loner – Sleep Juice – Naive – Voilà Sur scène
Après un bref changement de plateau ce sont les allemands de Der Weg Einer Freiheit (« Le chemin de la Liberté » en Français) qui montent sur scène pour nous proposer leur black metal mélodique atmosphérique et quelque peu progressif.
Je ne connaissais pas Der Weg Einer Freiheit (honte à moi !!!) et vous avoue également que je suis peu familier avec ce style de metal.
Le groupe existe depuis 2009 et a enregistré 5 albums, le dernier en date sorti en 2021 chez Season of Mist, s’appelle « Noktvrn ». Il est en quelque sorte un hommage au grand compositeur qu’est Chopin pour qui Nikita Kamprad (chanteur, guitare et leader du groupe) voue une grande admiration.
Le groupe commence le concert avec « Morgen » tiré du dernier album puis enchaine sur « Repulsion » de l’album Stellar sorti en 2015.
Les lights en façade sont le plus souvent discrètes mais parfois interrompues par un déferlement de lumières stroboscopiques qui se fondent à merveille dans le rythme de la musique.
Le public est très réceptif et applaudit chaleureusement entre chaque morceau.
Nikita Kamprad alterne chant clair et chant plus agressif. Les guitares sont tranchantes avec de belles mélodies de la guitare lead de Nicolas Rausch tandis que la basse 5 cordes de Nicolas Ziska est très en avant avec un son saturé.
Tobias Schuler à la batterie est une vraie machine de guerre, impassible et caché derrière ses cymbales, il enchaine les déferlantes de blast beats.
La sobriété du jeu de scène des musiciens contraste avec la richesse et la complexité de composition des morceaux du groupe, alternant puissance et parenthèses calmes et subtiles. Der Weg Einer Freiheit jouera 5 morceaux, un deuxième titre du dernier album, un morceau tiré de Finisterre (2017) et un autre de l’album Stellar.
L’alternance entre les titres de Noktvrn et les morceaux plus anciens est bien gérée et donne du corps et du relief à un set millimétré apprécié par le public venu en nombre au Rocher de Palmer.
https://www.facebook.com/derwegeinerfreiheit
https://derwegeinerfreiheit.de/














Setlist : Morgen – Repulsion – Am Rande der Dunkelheit – Einkehr – Aufbruch
3ème groupe de la soirée, c’est Amenra, groupe belge de doom metal atmosphérique / post metal / post hardcore qui monte sur scène.
J’attendais leur set avec impatience car on m’avait parlé de l’intensité des prestations live d’Amenra que je ne connaissais pour ma part que sur vinyle.
Le concert débute dans un brouillard de fumée, lumières en contre-jour, derrière Bjorn Lebon, le batteur d’Amenra un écran géant diffuse des images monochromes.
L’ambiance est sombre et oppressante, il y a une alternance de moments pesants, lourds, intenses, agressifs, émotionnels. Colin H. Van Eeckhout dos au public (il le restera une bonne partie du set) laisse transparaitre dans son chant toutes ses émotions. Les guitares de Mathieu J. Vandekerckhove et Lennart Bossu fusionnent mélodies mélancoliques et riffs agressifs, pendant que le bassiste Tim De Gieter assure aussi quelques lignes vocales.
Et puis Colin se retourne, fait face au public, son corps s’agite, se penche vers l’avant. Ses cris, ses hurlements comme s’il essayait de se libérer d’une terrible souffrance contrastent avec une voix fragile, délicate et des mots parfois chuchotés comme sur le titre « Plus Près De Toi ».
Amenra ne jouera qu’1 seul morceau « De Evenmens » tiré du dernier album « De Doorn » paru en 2021 et fera la part belle à l’album Mass VI sorti en 2017 avec « A Solitary Reign », « Plus près de toi » « Daiken ». Il y aura aussi « Razoreater » de Mass IV (2008) et « Am Kreuz » de l’abum Mass III (2006).
Un concert d’Amenra, ce sont des moments magnifiques. Vous passez par tous les états : souffrance, doute, peur, tristesse, folie, violence, délivrance…
En quelque sorte, un moment d’introspection, une quête de soi, la recherche de la lumière…
https://www.facebook.com/churchofra
https://amenra-official.tumblr.com/















Setlist : Razoreater – De Evenmens – Plus près de toi (Closer to You) – Am Kreuz – A Solitary Reign – Daiken
Nouveau changement de plateau et après le voyage émotionnel proposé par Amenra, débute le voyage expérientiel d’Igorrr.
Et là je tends l’autre joue pour me reprendre une claque…
Igorrr, tête d’affiche de la soirée est emmené par Gautier Serre, multi instrumentiste, magicien des sons qui fusionne les styles, les couleurs musicales : électro, death metal, breakcore, trip-hop, musique baroque, metal symphonique…
Le groupe ce soir fait la part belle à son dernier opus « Spirituality and distortion » (2020/Metal Blade Records), et ouvre le set avec « Paranoid Bulldozer Italiano ». Il en jouera 10 titres. L’album « Savage Sinusoid » sorti en 2017, n’est pas en reste avec 7 titres. 1 morceau aussi de l’album « Hallelujah » (2012) avec « Tout Petit Moineau ».
Le public qui était resté plutôt contemplatif pendant les 3 premiers groupes bouge bien au rythme des titres qui s’enchainent.
Martyn Clément à la guitare est omniprésent, gros riffs, gros son, il occupe bien l’espace et se déplace de gauche à droite de la scène.
Gauthier Serre dominant la scène derrière ses platines et occasionnellement à la guitare s’éclate comme un fou. Sylvain Bouvier martèle ses futs avec précision, puissance, les parties de double grosse caisse sont intenses.
Marthe Alexandre nouvelle voix féminine du groupe (remplaçante de la chanteuse grecque Aphrodite Patoulidou) et le charismatique JB Le Bail (tout maquillé) dévoilent leur talent, leur personnalité tout au long du show et font preuve d’une belle complémentarité (mezzo-soprano pour Marthe Alexandre et chant guttural / grawl pour JB Le Bail).
Les musiciens réalisent une performance musicale remarquable, … tout autour de moi je ne vois que des sourires sur les visages.
Après 4 morceaux en rappel, le concert se termine sous les applaudissements nourris de la salle. Les lumières se rallument, c’était une « putain » de bonne soirée.
https://www.facebook.com/IgorrrBarrroque/
https://igorrr.com/


























Setlist : Intro – Paranoid Bulldozer Italiano (Spirituality and Distortion – 2020) – Spaghetti Forever (Savage Sinusoid – 2017) – Hollow Tree (Spirituality and Distortion – 2020) – Nervous Waltz (Spirituality and Distortion – 2020) – Donwgrade Desert (Spirituality and Distortion – 2020) – Camel Dancefloor (Spirituality and Distortion – 2020) – Tout Petit Moineau (Hallelujah – 2012) – ieuD (Savage Sinusoid – 2017) – Parpaing (Spirituality and Distortion – 2020) – Polyphonic Rust (Spirituality and Distortion – 2020) – Overweight Poesy (Spirituality and Distortion – 2020) – Viande (Savage Sinusoid – 2017) – Opus Brain (Savage Sinusoid – 2017) – Himalaya Massive Ritual (Spirituality and Distortion – 2020) – Rappel : Cheval (Savage Sinusoid – 2017) – Apopathodiaphulatophobie (Savage Sinusoid – 2017) – Robert (Savage Sinusoid – 2017) – Very Noise (Spirituality and Distortion – 2020)
Votre commentaire